La Dépêche de la Gazette Des Arts N°9 du 5 janvier 2015
A peine sommes-nous remis des Fêtes de fin d’année, que nous avons le regard tourné vers ce nouveau millésime qui verra la tenue de grandes expositions… Notamment, Les bas-fonds du Baroque, la Rome du vice et de la misère au Petit Palais. Puis un hommage rendu au grand artiste américain Bruce Nauman, Lion d’or de la Biennale de Venise 2009, et maître de l’art minimal et conceptuel, à la Fondation Cartier. Sans compter, Vélasquez au Grand Palais, Le Corbusier à Pompidou pour finir par l’exposition phare de l’automne au Grand Palais avec Picasso face aux artistes contemporains… Grandiose!
Alors pour bien commencer l’année, Les bons plans de la Dépêche se penche sur la civilisation Maya et ses fabuleuses avancées littéraires, artistiques ou mathématiques.
Alors que Du côté des artistes... explore les univers d’Aykaz Arzumanyan et de Michel Cordebar.
A noter, dans Echos de Psyché, la symbolique de la couleur et son impact sur notre inconscient.
Puis à l’occasion du trentenaire des Journées du Patrimoine qui vient de s’achever, Jack Lang nous invite à travers l’ouvrage Ouvrons les yeux, à “la nouvelle bataille du patrimoine“, à lire dans Actualité du marché de l’art.
Et toujours les nouveautés dans Le coin du bibliophile.
Bonne lecture !
Artistiquement vôtre et que vive 2015 !
Georges Lévy
La Dépêche de la Gazette des Arts from january 1st to january 15th, 2015
Just done with the end of year’s festivities, we look towards this new year that will see great art exhibitions…
In particular, Les bas-fonds du Baroque, la Rome du vice et de la misère at the Petit Palais. Then a tribute given to the great American artist Bruce Nauman, Lion d’or at the Biennale of Venice 2009, and master of the minimal and conceptual art, at the Fondation Cartier. Not to mention, Vélasquez at the Grand Palais, LeCorbusier at Pompidou to finish with the main art exhibition of the autumn at the Grand Palais with Picasso face aux artistes contemporains… Magnificent !
So to start the year well, Les bons plans de la Dépêche is looking at the Maya civilization and its great advances litterary, artistic or mathematical. While Du côté des artistes… explores the universes of Aykaz Arzumanyan and of Michel Cordebar. To note, in Echos de Psyché, the symbolic of the colour and its impact on our unconscious.
Then for the thirtieth anniversary of the Journées du Patrimoine that has just ended, Jack Lang invites us through the book Ouvrons les yeux, to « the new battle for heritage », to read in Actualité du marché de l’Art. And still the new things in Le coin du bibliophile.
Enjoy your reading !
Artistically Yours and long live 2015 !
Georges Lévy
Les bons plans de la Dépêche
L’empire des bâtisseurs Maya
Des cités parfois dissimulées, sous une végétation luxuriante nous livrant les secrets d’une grande civilisation…
Voilà ce que révèle le peuple Maya, l’une des cultures les plus anciennes et spectaculaires de la Méso-Amérique.
Originaire du Yucatan aux environs de l’an 2600 avant l’ère chrétienne, il a atteint son apogée autour des années 250 après J.C. sur le territoire délimité – aujourd’hui – par le Sud du Mexique, le Guatemala, le Nord du Belize et l’Ouest du Honduras.
Une société qui se distingue par une grande créativité, une recherche esthétique, voire de fabuleuses prouesses
techniques.
Un spectacle impressionnant, des pyramides escarpées d’une ancienne cité comme surgissant de la forêt, des stèles, des portraits en stuc, mais aussi des objets rituels, la représentation de dieux, d’animaux, d’êtres de l’inframonde témoignent d’une riche diversité d’approche.
Pour les Mayas, le temps c’est le mouvement même de l’espace. Précurseurs dans le domaine des sciences et des mathématiques, ils sont passionnés par tout ce qui a attrait au cosmos. Ce qui leur fait développer un extraordinaire système calendaire. Au fil des millénaires, ils ont construit des observatoires dans nombre de villes et ont aligné d’importantes structures sur les mouvements des corps célestes. Car les Mayas concevaient l’univers comme peuplé de forces sacrées qui régissaient tout, en constante interaction entre elles-mêmes et avec les hommes.
Agrémentée de 385 pièces, dont une cinquantaine de chefs-d’oeuvre, l’exposition Mayas, révélation d’un temps sans fin porte donc un éclairage sur cette civilisation considérée comme ayant apporté à l’Amérique du Sud, ses lettres de noblesse.
Site : www.quaibranly.fr
The empire of the Maya builders
Cities sometimes hidden under a luxurious vegetation giving to us the secrets of a great civilization… That is what the Maya people reveal, one of the most ancient and spectacular cultures of Meso-America.
Coming from Yucatan, around the year 2600 before the Christian era, it has reached its apogee around the years 250 after J.C. on the land bounded –today- by the South of Mexico, Guatemala, the North of Belize and the West of Honduras.
Chantal GUIONNET
Du coté des artistes...
La mise en scène de Michel Cordebar
La photographie est une entité, un délire, un partage, pour Michel Cordebar. Chaque détail précisé comme mis en lumière, pour donner un rendu incomparable, presque imprévisible.
L’artiste est au fait d’une actualité brûlante qu’il saisit de main de maître, le temps d’une pause, d’un instant entré soudainement dans l’histoire. Le créateur s’empare ainsi d’une situation, d’un fait divers ou d’un objet pour le faire vibrer, exister dans l’espace de ce contexte singulier qui donne une dimension nouvelle à son travail.
Libre de faire chanter les couleurs ou de jouer avec le clair-obscur, voire le noir et blanc… Ses nus symbolisent une grande leçon de vie ; la souffrance de l’être humain, le désespoir, la solitude, la rupture. En référence aux classiques, Rubens, Le Titien, à la mythologie. Une esquisse, une ébauche et l’idée creusée jaillit comme de nulle part.
C’est dans la magie de ce tourbillon que se situe son action. Inventive, exaltante, nous emmenant jusqu’au bout de la nuit, vers ce miracle qui soudain surgit…
Pour cette année nouvelle, Concorde Art Gallery lui ouvre ses portes avec Photographismes du 9 janvier au 28 février 2015. Une expérience qui met donc en valeur la force d’un travail que l’auteur n’a pas fini d’approfondir.
Site : www.michel-cordebar.com
The directing of Michel Cordebar
Photography is an entity, a delirium, a sharing for Michel Cordebar. For this year, Concorde Art Gallery opens its doors for him with Photographismes from january 9th to february 28th…
Rencontre avec l’art d’Aykaz Arzumanyan
Juriste de formation, il accompagne les artistes dans leur démarche, jusqu’au jour où il fut pris de passion pour cette discipline qu’il découvrit, pour se mettre, entièrement à son service.
L’atelier se métamorphosa en un écrin avec un style propre. Des oeuvres en 3D qui se déploient sous nos yeux. “Il y a chez moi, bien plus qu’un effet d’optique, l’existence d’un volume clairement défini. Un relief perceptible qui ne trompe pas le spectateur“ souligne-t-il.
Et les ventes s’enchaînèrent, pour être exportées dans le monde. Aykaz Arzumanyan se veut un artiste marquant de son sceau l’art décoratif du XXIème siècle.
Travailleur acharné, plongé dans la réflexion, ayant le souci constant de plaire, il veut “créer des choses nouvelles, des domaines jamais explorés“.
L’artiste exprime donc une irrésistible envie de vivre, d’aller plus loin, d’insuffler une forme de médiation partagé par un large public.
Meeting with Aykaz Arzumanian
Trained as a jurist, keeping company to artists in their evolution, up to the day when he developed a passion for this field, and became devoted to it…
Chantal GUIONNET
Echo de Psyché
Ô couleur, force de vie et mystère de l’infini !
“Lumière, éclairage, ombres, reflets, couleur, tous ces objets de la recherche ne sont pas tout à fait des êtres réels : ils n’ont comme les fantômes, d’existence que visuelle“ s’exclamait Maurice Merleau-Ponty !
La couleur interroge, entraîne l’univers de phénomènes physiques qui influence l’art. Loin d’être anodine elle véhicule, pour Michel Pastoureau, des sens cachés, des codes, des tabous, des préjugés auxquels nous obéissons, sans le savoir et qui pèsent sur nos modes, notre environnement, notre vie quotidienne, notre comportement, notre langage et notre imaginaire.
Elle est partout donc, constitue le monde, le rend sensible, caractérise chaque élément et épouse sa forme. Elle incite l’artiste à plus d’emphase….
Par exemple, chez Frans Shyders, peintre flamand du XVIIème siècle, la volonté de représenter la luxuriance et la beauté de la nature s’exprime dans la variété et la juste vision des nuances colorées de ce monde qui nous est si familier.
Alors que d’autres jongleront avec les tons et une étrange sensation de trouble et d’incertitude. Pour finir par éclater dans les méandres d’un fauvisme qui fit les heures de gloire de ce début XXème. De ce bleu omniprésent, divinisé et consensuel au rouge, pétrie d’ambition, assoiffée de pouvoir au blanc, symbole d’innocence et relevant du transcendantal… Les couleurs sont autant d’excitation rétinienne qui font de nos vies cet invincible bonheur dont le créateur savoure chaque instant.
O colour strength of life and mystery of infinity !
« Light, lighting, shadows, reflections, colours, all these objects of research are not exactly real beings : they have, like ghosts, only a visual existence » claimed Maurice Merleau-Ponty.
Chantal GUIONNET
Actualité du marché de l’Art
Le cri d’exaspération de Jack Lang
Il y a 30 ans naissaient les Journées du Patrimoine initiées par Jack Lang, alors ministre de la Culture, sous la présidence de François Mitterrand.
Il s’agissait d’ouvrir grandes les portes d’un bien culturel que les exigences du quotidien ne nous permettaient pas d’entrevoir. Un passé glorieux fait de tant de richesses et de beautés que nos yeux éblouis en ont oublié le reste… Un environnement sordide, bétonné sous la vindicte d’une publicité nichée à tous les carrefours. Un monde où la violence fait force de loi, où la laideur règne en maître.
Paru aux Editions HC, Ouvrons les yeux est un S.O.S lancé à la face du monde devenu pour l’ancien ministre, schizophrène. “Nous qui avons mené avec tant de force la lutte pour préserver les plus beaux monuments de nos villes, comment avons-nous pu avoir si peu d’exigence pour nos espaces publics, pour nos transports, pour nos maisons, pour tous ces lieux qui sont notre quotidien ?“
Jack Lang nous demande donc plus de vigilance à l’égard de cette beauté fragile et menacée car n’étant plus, aujourd’hui, au centre de nos préoccupations et qui pourtant peuple nos cités… A l’égard de “ces édifices qui ont traversé le temps, nous arrachant à notre condition de mortels“. Ce livre est donc une réflexion salutaire sur nos conditions de vie, sur l’état de leur dégradation, sur cette standardisation effrénée qui frappe à nos portes et dénature tout sur son passage.
Un regard aussi porté sur notre patrimoine et notre histoire et l’imparable nécessité de les sauvegarder.
The shout of exasperation of Jack Lang
Thirty years after the creation of the Journées du Patrimoine, Jack Lang wonders about the future of our cold
environment, facing this ambient beauty we forget too often.
Chantal GUIONNET
Le coin du bibliophile
Rudik, l’autre Noureev
Philippe Grimbert
Edition Plon
200 p
16.90 Euros
Dictionnaire de la critique d’art à Paris 1890-1969
Claude Schvalberg
500 p
Pur-éditions
39 Euros
Pierre Perret
Mon Almanach
Edition du Cherche Midi
24.90 Euros
