La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 de juillet-août 2016


Parution estivale juillet-août 2016

Comme chacun le sait, la période estivale est synonyme de relaxation mais aussi de réflexion. Ce temps propice à l’évasion nous invite à la découverte de tout ce qui fait l’actualité culturelle que nous avons le plaisir de vous présenter, en toute quiétude, loin des tumultes de notre quotidien ordinaire.

Dans son numéro de juillet-août, La Dépêche de La Gazette des Arts vous guide, à travers son agenda, sur les chemins de rencontres passionnantes, en France ou à l’international... A ne pas manquer, pour agrémenter vos vacances, dans Les bons plans de la Dépêche !

Du côté des artistes rend hommage à des créateurs de talent, férus d’histoire comme Thierry Robert, ou nous transportant sur les rivages d’une émotion pure et sincère avec Sophie Sala. Alors que le Guggenheim de Bilbao interpelle le public, en affichant l’exposition Cellules ; structures de l’existence analysant la psyché de Louise Bourgeois. Un parcours surprenant à méditer dans Echos de Psyché... A noter également une réflexion sur l’extra-lucide et l’ombre des fantômes en pleine période où l’homme se sent fragilisé. Continuons avec l’Actualité du marché de l’art qui se penche, non sur l’oeuvre de Gustave Klimt, dont nous célébrons le 150ème anniversaire de la naissance, demeurant l’artiste le mieux coté au monde... Mais sur la stratégie opérée par des firmes internationales qui exploitent sa création, jusqu’à la déraison. Puis dans un tout autre registre, faisons un gros plan sur le marché africain considéré, à plus d’un titre, comme le nouvel Eldorado de l’Art contemporain.

Enfin terminons avec une pause lecture pleine de jouissance, dans Le coin du bibliophile.

Excellentes vacances à tous !
Sincèrement Vôtre !
Georges LEVY
 

Les bons plans de la Dépêche

Le florilège, cette année, est de revenir aux fondamentaux de l’histoire de l’Art. Des grandes figures qui ont marqué ce siècle. Notre agenda vous propose donc un parcours fait de coups de coeur, de découvertes et de grandes manifestations.

Il convient de revenir dans la capitale sur la rétrospective consacrée à Paul Klee au Centre Pompidou. Jamais réalisée depuis un demi siècle, l’exposition se voulait de comprendre l’oeuvre riche et énigmatique de ce génie de la modernité qu’est Paul Klee. Une création balancée entre satire et affirmation d’un absolu, entre fini et infini, entre réel et idéal > Dans un tout autre registre, il faut noter le plan effectué sur la figure emblématique de Charles Darwin, jusqu’au 31 juillet, à la Cité des sciences. Il s'agissait d’un retour en forme d’éclairage sur la pensée de Darwin, dans un contexte historique où la science commence à s’affranchir de la religion >

Poursuivons notre cheminement en Province, pour fêter L’art de Morris, les 70 ans de Lucky Luke à la Cité internationale de la bande dessinée à Angoulême. Sont présentées des planches et des dessins originaux du célèbre dessinateur qui créa seul à 22 ans, le célèbre cowboy sorti tout droit d’un western, dont la spécificité est de tirer plus vite que son ombre... Une belle aventure, à voir jusqu’au 18 septembre > A noter au musée des Beaux-Arts de Caen, le voyage Sur un monde en ruines... «Alors s’assit sur un monde en ruines, une jeunesse soucieuse. Tous ces enfants étaient des gouttes d’un sang brûlant qui avait inondé la terre ; ils étaient nés au sein de la guerre, pour la guerre»... Une citation d’Alfred de Musset qui constitue le fil rouge de cet accrochage, où s’exhibent une esthétique de la désolation, des scènes de déploration... D’une actualité si vive ! jusqu’au 31 août > A ne pas manquer, l’oeuvre du colombien Fernando Botero que le musée Würth à Erstein met en exergue. Un univers fait de rondeurs sympathiques et sensuelles, où la forme puise toute son énergie, pour donner la stature assurée, qu’on lui connaît > Puis sur le rivage méditerranéen... Ernst-Tanguy à Sète au musée Paul Valéry explorant la force de l’imaginaire dans les oeuvres surréalistes, jusqu’au 6 novembre > Un peu de rêve au musée de la Parfumerie de Grasse avec De la belle époque aux années folles. Un tounant de siècle où les professionnels améliorent l’esthétique, pour investir la mode et le luxe. La parfumerie devient un reflet des bouleversements sociaux et artistiques du temps, jusqu’au 30 septembre > Enfin au Centre culturel de la Malmaison à Cannes, Salvador Dali ou l’ivresse des rêves. Cent soixante-dix oeuvres qui témoignent de la richesse plastique de ce génie du Surréalisme, jusqu’au 30 octobre >

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016

Evadons nous à l’International, avec Francis Bacon, Monaco et la culture française au Grimaldi Forum. Soixante travaux présentés sous un angle inédit imprégnés de ses influences à la fois puisées dans sa période monégasque et l’influence française dont il fit largement écho ; Léger, Michaux, Soutine, Toulouse-Lautrec, Picasso... Un foisonnement qui a marqué son oeuvre d’une empreinte indélébile, jusqu’au 4 septembre > Alors qu’au Proche-Orient, avec plus de 200 musées, Israël détient, au monde, le plus grand nombre d’institutions par habitant...

Observons quelques programmations pour la saison 2016-2017 ! The yearning of myth (Le mythe et ses aspirations) présenté à Haïfa museum of Art est une exposition qui relate la prégnance de la scène mythologique dans la création israëlienne moderne et contemporaine... L’apport de ses valeurs pour l’existence humaine et l’espoir qu’elle engage, du 23 juillet au 22 janvier 2017 > Pour poursuivre avec La plus petite Bible dans le monde. Une puce nano de la taille d’un grain de sucre, sur lequel toute la Bible, en hébreu, est inscrite. Illustrant la puissance de la nanotechnologie, ce miracle a été créé dans les laboratoires de l’Institut Technion d’Haïfa, au moyen d’une technique rappelant la gravure de la pierre. Le texte gravé sur la puce doit être agrandi 10.000 fois, avant d’être lisible, jusqu’au 31 décembre.

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016

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Chantal GUIONNET-FUSCO

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Du coté des artistes...

La création lyrique de Sophie Sala

Personnages enjoués, le sourire aux lèvres, croquant, sans limite, la vie à pleines dents... L’oeuvre de Sophie Sala est une farandole vers laquelle chacun se sent porter.

La musique, les mots qui s’en détachent sont là pour transcrire une atmosphère heureuse, paisible... D’un optimisme à tous crins !

Car pour l’artiste auteur-compositeur-interprète, la métaphore est essentielle pour comprendre l’existence. C’est un catalyseur qui porte en lui les ferments de l’espoir, chasse les ténèbres et le chaos. Une écriture donc ouverte sur l’ailleurs qui, chez Sophie Sala, ne cesse d’évoluer. Un voyage initiatique dans lequel le spectateur est engagé à se confronter à la réalité, avec un regard autre, lui donnant ainsi la faculté d’aller plus loin.

Le choix de couleurs chaudes rend sa palette vibrante d’énergie. Par leur vérité et leur franchise, elles créent un nouveau rapport au monde. Sans masque ni artifice, ses toiles s’offrent à nous simplement, pour nous faire découvrir ce qu’elles ont de mystère, de messages glissés, bien au-delà des apparences. L’art est un langage, une parole, un acte qu’il nous faut décrypter.

A nous, ici, d’entrer dans le jeu, d’ouvrir la porte d’un labyrinthe dont l’issue est nimbé de poésie et de lumière.

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Quand Thierry Robert réinterprète l'histoire

Raffiné, d’une précision inégalée, par un geste qui fera changer le cours de l’histoire... Le travail de Thierry Robert porte un regard sur la postérité qui ne laisse pas indifférent. Silhouette élancée dans une robe drapée semblant oublier le meurtre d’un Marat gisant dans sa baignoire sabot... Sous l’inspiration de l’artiste, Charlotte Corday s’affirme courageuse, libre enfin tournée vers d’autres matins. Ou encore, cette Joconde, montrant son sein, symbole de la femme de notre siècle mutant... Un personnage central chez le créateur, pour qui l’esthétique reste le maître mot d’un système, sans laquelle l’homme ne peut exister.

Un partage, une émotion qu’il retrouve chez bon nombre d’auteurs, notamment chez les Surréalistes dont Dali reste le repère et dont il s’est largement inspiré. Un côté fantasque qu’il a gardé, donnant à ses oeuvres une lecture propre. Séduit par le syncrétisme de Cesar Santos, dont il retient la beauté des mélanges et leur fabuleux discours.

En reconstituant l’histoire comme un puzzle, avec sa touche singulière, Thierry Robert s’amuse de voir la mise en scène prendre forme comme l’ombre d’un spectacle qui s’offre à lui.

Tout est évocation dans sa peinture, ironie du sort, défi au temps qui passe et qui nous laisse désarmé face au combat.

L’ailleurs, le rêve, la fantaisie ou la comédie sont ses chevaux de bataille qui donnent à sa palette, toute la fougue qu’on lui connaît.

Site : www.thierry-robert-peintre-lorrain.weebly.com

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Chantal GUIONNET-FUSCO

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Echo de Psyché

Cellules : structures de l’existence
ou l’essai thématique de Louise Bourgeois

 

L’exposition présentée à Bilbao, jusqu’au 4 septembre, relate un malentendu, une tension, l»exhortation d’un inconscient freudien qui manipule son oeuvre, lui donne des dimensions monumentales, torturées, monstrueuses.

Le visiteur se sent saisi d’effroi par ces forces qui surgissent de cellules aux apparences multiples. Fruit de son quotidien, de ses obsessions, oscillant entre cauchemar et espoir, entre claustrophobie et désir d’évasion.

Du coeur de l’enfance nouée jusqu’à la démesure, l’oeuvre de l’artiste semble remonter le temps, la marche des souvenirs qui la hantent, constituant une peur panique qu’elle tente d’exorciser pour la maîtriser.

Le rôle joué par les affects est donc capital, dans son parcours. Ils évoluent au sein de métamorphoses qui libèrent ou oppriment.

L’art et la vie sont indissociables, pris dans l’élan des tréfonds de l’esprit de Louise Bourgeois.

Une oeuvre qui reste magistrale et singulière et que l’on a toujours plaisir à contempler.

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Forces occultes, où êtes-vous ?

L’univers est double... Face à la rationalité scientifique s’engage un discours où triomphe l’intérêt pour des formes alternatives de relation au monde. Le développement des technologies est lui-même un mouvement propice de réappropriation de phénomènes magiques, inexpliqués, mythologiques.

L’exposition présentée à la Gaîté Lyrique vient de se pencher sur cette évocation des forces surnaturelles, prenant la forme de fantômes et autres esprits qui nous entourent.

Un environnement présent dans toutes les traditions, car l’homme a besoin de comprendre, voir plus loin que son horizon matériel. Changer de monde, c’est échapper à la mort. Une frontière que repousse, sans cesse, la science. Car depuis la relativité d’Einstein, on parle d’autres espaces, de temps, de vitesse absolue, d’un tournoiement de forces fantastiques, d’énergie vivante...

Le scientifique et philosophe suédois du XVIIIème siècle Emanuel Swedenborg dira que : «L’homme appartient à deux mondes, le visible et l’invisible. Il est avant tout esprit.» Jung verra en ces apparitions, des taches de lumière, des lueurs dans l’inconscient alors assimilé à une conscience multiple...

Une situation qui nous renvoie, par le truchement de connexions sensorielles, à un double que l’homme interroge pour appréhender sa destinée. Tout un programme !

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Chantal GUIONNET-FUSCO

Actualité du marché de l’Art

Klimt : le succès incontesté

Artiste le plus coté au monde, le portrait d’Adèle Bloch Bauer II fut adjugé pour une somme avoisinant les 67 millions d’euros chez Christie’s en 2006... Gustav Klimt, dont on célèbre le 150ème anniversaire de la naissance, n’en finit pas de susciter ferveur et engouement sur un marché exploitant une oeuvre, hors du commun.

Vienne lui rend un vibrant hommage, dans plus de dix musées. Son travail est omniprésent sur une plateforme qui tourne parfois au mauvais goût, lui qui fut à la fois vénéré et condamné pour son art qu’il définissait comme libre de toute morale. La volonté de l’artiste étant d’incorporer le beau, dans tous les aspects de la vie, n’établissant aucune hiérarchie entre peinture, sculpture, mosaïque, architecture, mode et objets usuels.

Ce goût pour la décoration, des corps pâles et étirés, des icônes parfois érotiques charmant continuellement l’oeil inspirèrent nombre de créateurs notamment Christian Dior et Christian Lacroix... Jeager-LeCoultre a même réalisé une pendule enchâssée dans un cabinet orné du Baiser.

De la patisserie, à une pièce de 50€ à son effigie, en passant par le kouglof Gustav Klimt du Wiener Grand Hotel... Le talent de l’artiste est mis à rude épreuve pour s’afficher sans vergogne sur des baskets, parapluies, planches de skateboard et autres articles du quotidien.

Aurait-il apprécié cette démesure ? Rien n’est moins sûr !

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L’Afrique : une scène artistique en plein essor !

Le marché de l’art africain est en vogue. En Afrique, comme dans d’autres parties du monde, des événements culturels et commerciaux se mettent en place pour accompagner cette montée en puissance.

En 2015, Victoria Mann a créé AKAA (Also Known As Afrika), une foire dédiée à l’art contemporain et au design centrée sur l’Afrique, dont la première édition se tiendre du 11 au 13 novembre à Paris, au Carreau du Temple.

Pour faire face à la demande de collectionneurs tournés vers cette création... L’Afrique sera l’invitée d’honneur à Art Paris Art Fair en 2017.

Il n’est donc pas étonnant que Sotheby’s mise sur elle.

Devant l’abondance des ventes et l’apparition de manifestations ponctuelles, la maison de ventes aux enchères a décidé de lancer, dès l’année prochaine des ventes d’art contemporain africain à Londres.

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Chantal GUIONNET-FUSCO

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Le coin du bibliophile

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016Fleur de mort

MA Graff
Editions Ramses VI
18 euros

 

 

 

 

 

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016Le pavé Coluche

Pensées, blagues et anecdotes de Coluche
Edition Collector - Cherche Midi
19.90 euros

 

 

 

 

 

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016Johnny Halliday, Rêve noir

Renaud Corlouër
Editions Cherche Midi
59 euros

 

 

 

 

 

Brassens... à la lettreLa Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016

Chloé Radiguet
Préface de Georges Moustaki
Editions Denoël
23.35 euros

 

 

 

 

 

 

Venise entre les lignesLa Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016

Collectif
Editions Denoël
19.95 euros

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Découvrir ToutankhamonLa Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016

De Howard Carter à l’ADN
Zahi Hawass
Editions du Rocher
39 euros

 

 

 

 

Mémoires de Balthus recueillies par Alain VircondeletLa Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016

Editions du Rocher
8.50 euros

 

 

 

 

 

 

 

 

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016Tombouctou vivra

Roman de Marcel Cassou
Editions l’Harmattan
13.30 euros

 

 

 

 

 

 

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016Seine de crimes

Morts suspectes à Paris 1871-1937
Philippe Charlier
Editions du Rocher
19.90 euros

 

 

 

 

JR : L’art peut-il changer le monde ?La Dépêche de la Gazette Des Arts N°34-35 du 10 août 2016

Joseph Remnant
Editions Phaidon
49.95 euros

 

 

 

 

 

 

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