La Dépêche de la Gazette Des Arts N°32 du 15 avril 2016
L’art semble reprendre ses fondamentaux. Emotion de l’artiste retranscrite sur la toile, montrée hors des sentiers battus et des schèmes ordonnés de l’Histoire de l’art... Pour découvrir autre chose, dans Les bons plans de la Dépêche, allons voir Carambolages au Grand Palais. Puis envolons-nous pour l’univers surréaliste de Bruno Sallaberry, teinté de lyrisme et de légèreté, à explorer Du côté des artistes. Alors qu’ Echos de Psyché étudiera, à l’occasion de l’exposition L’art et l’enfant actuellement au musée Marmottan, la prégnance de l’image enfantine à travers les différents âges de la peinture. Puis grand événement contemporain à Monaco avec la première édition d’ArtMonte-Carlo que nous célébrons dans Actualité du marché de l’art. Et toujours, pour le confort et les loisirs, les dernières parutions d’ouvrages, dans Le coin du bibliophile.
Toujours plus nombreux à venir nous rejoindre !
Nous vous en remercions...
Bien sincèrement
Georges LEVY
Les bons plans de la Dépêche
Carambolages : un jeu de domino universel !
De toutes époques et de cultures confondues ; ce sont 180 oeuvres qui, regroupées sous forme d’un «musée imaginaire », parlent à notre entendement. Dans La Tête d’obsidienne, lors d’un entretien avec Picasso, André Malraux affirmait : «que le vrai lieu du Musée imaginaire est nécessairement un lieu mental.» Car ces oeuvres qui se suivent sans se croiser, dans le travelling d’un film savamment orchestré, correspondent à des interrogations. Parfois provocantes, tantôt sensuelles ou romantiques, elles laissent au spectateur, le libre choix d’interpréter ces créations. De porter un regard moderne sur des signatures telles que boucher, Giacometti, Rembrandt, Dürer, Man Ray ou Annette Messager. Pour le commissaire, Jean-Hubert Martin, bien plus qu’une performance, il s’agit de «décloisonner notre approche traditionnelle de l’art, de dépasser les frontières des genres, des époques et des cultures. En somme, de parler à l’imaginaire de chacun.»
A l’ordre imposé par la chronologie dont se réfère l’histoire de l’art : de l’archaïsme au classique, du primitif au civilisé... s’oppose souvent l’univers anarchique de l’artiste dont la voie permet l’accès à la beauté parfois désordonnée, confuse, amassant une somme d’affects jaillissant du chaos pour faire régner un ordre nouveau et séduire un large public, en quête d’expériences esthétiques.
Carambolages fait donc écho au concept même de «musées sentimentaux» élaboré par Daniel Spoerri, nourri de récits et de légendes récupérés de l’histoire et de la culture de tous les pays. Où chaque objet est mis en place au sein d’une expérience où prolifèrent les voix extérieures et les inquiétudes intérieures.
Un monde émouvant, déroutant, surprenant d’intensité qui interpelle et ne laisse nullement indifférent.
Carambolages fera date dans l’histoire.
Chantal GUIONNET-FUSCO
Du coté des artistes...
La monumentalité surréaliste de Bruno Sallaberry
Depuis son enfance, le dessin lui colle à la peau. Originaire du pays basque, il fut très vite inspiré par cette mer tantôt calme ou subitement déchaînée.
Amoureux de la beauté des monuments parisiens, passionné par l’Antiquité, il a su créer une mise en scène qui met à l’honneur, de façon grandiose, un scénario où force et puissance s’harmonisent pour donner à ses toiles une dimension surréaliste.
Nous voici donc, soudainement plongés, au coeur d’une capitale malmenée par des eaux agitées. Une situation proche du déluge d’où surgissent des personnages de la mythologie repensée par les grands maîtres.
Le travail de l’artiste est éloquent. Il témoigne d’une prise de conscience historique de l’avenir de l’humanité, ses tourments sociétaux qu’une certaine tendresse vient, par exemple, tempérer avec la grâce de Psyché dans les bras d’un Cupidon épris d’amour pour sa déesse, alors qu’un paquebot se brise, au loin, sous la houle.
Scènes fantastiques où les personnages transpercent la toile, orientés vers un horizon, sans partage... Son oeuvre est unique, saisissante, comme bondissant de nulle-part, pour aller vers un ailleurs, dont on ne connaît pas l’issue et que seul notre imaginaire peut interpréter.
Chantal GUIONNET-FUSCO
Echo de Psyché
Le visage de l’enfant à travers l’histoire de l’Art
«L’art et l’enfant, chefs-d’oeuvre de la peinture française»présenté au musée Marmottan, jusqu’au 3 juillet, témoigne d’un intérêt particulier, celui de l’enfant et de sa stature à travers l’histoire de l’art pictural.
De l’enfant-dieu à l’enfant-roi, à la révélation du Siècle des Lumières où l’enfant devient le centre de préoccupations sociales et politiques... La représentation de sa figure ne cesse d’évoluer.
Monarche naissant, symbole de pouvoir, il devient le petit gavroche sympathique qui erre dans les rues, faisant l’aumône, image de la pauvreté.
Soixante-quinze oeuvres de maîtres de Le Nain, Champaigne, Renoir, Denis, Matisse, Picasso, Chaissac ou Dubuffet qui s’interrogent réellement sur son influence exercée dans le parcours de l’artiste.
«Le génie, écrit Baudelaire en 1863, n’est que l’enfance retrouvée à volonté»... Est-ce à dire que l’innocence, la fantaisie, la candeur influent sur une certaine forme d’esprit ?
La référence continuelle à l’enfance intime une renaissance, un retour aux sources, à cette matrice qui nous élève et nous guide vers le coeur et l’essentiel de notre destinée.
Corot et tant d’autres l’ont bien compris.
Le naturel est à nos portes tel un rêve qui hante notre imaginaire, nous poursuit pour donner à l’art, la dimension nécessaire à ses réalisations.
Chantal GUIONNET-FUSCO
Actualité du marché de l’Art
ArtMonte-Carlo inaugure sa 1ère édition
Alors que la saison bat son plein à Monaco, se tiendra du 30 avril au 1er mai, un nouveau salon nommé Art-Monte-Carlo.
Il réunira art moderne et contemporain ainsi que le design. A l’instar d’ArtGenève dont Thomas Hug préside également à la destinée... Il est le fruit de l’enthousiasme de galeristes et collectionneurs qui veulent faire de cet événement, une plateforme artistique de premier plan sur la Côte-d’Azur.
Sélectif dans ses choix, il se veut une alternative aux grandes foires internationales.
Quelque 36 galeries participeront à cette première session. Un phénomène enrichi de 15 expositions institutionnelles, donnant ainsi la parole à des artistes de renom.
Une manifestation qui se prolongera avec le déroulement de la Nuit Blanche où se produiront une trentaine d’artistes sur le terrain.
A ne manquer sous aucun prétexte !
Chantal GUIONNET-FUSCO
Le coin du bibliophile
Dictionnaire amoureux de l’Orient
Un pont entre l’Orient et l’Occident
René Guitton
Editions Plon
25 euros
Le roi et l’architecte
Louis XIV, Le Bernin et la fabrique de la gloire
Laurent Dandrieu
Editions Le Cerf
12 euros
L’oeuvre d’art contre la société du mépris
Emmanuel Godo
Editions Le Cerf
24 euros
Sigmund Freud - Benedictus de Spinoza
Correspondances 1676-1938
Michel Juffé
Editions Gallimard
24.5 euros
L’univers comme alphabet
Florian Rodari
Editions Gallimard
23 euros
Gaumont, depuis que le cinéma existe
François Garçon
Editions Gallimard
15 euros