La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 26 novembre 2014


Le mois de novembre, c’est le mois de la photographie à Paris. Des créateurs à la pointe témoignant de l’évolution constante d’un médium en pleine mutation. De l’argentique aux frontières du numérique, la photographie dépasse les contours, repousse l’espace, s’approprie l’irrationnel dans une interrogation spéculative.

A lire dans Les bons plans de la Dépêche, Le Maroc contemporain présenté à l’IMA, constituant le plus grand panorama jamais consacré à la création moderne marocaine, en France.

Du côté des artistes... nous dévoile l’univers de Zaza Noah ainsi que celui de Jean Vindras…

Etonnant ! Echos de Psyché étudie, à travers les réalisations d’Éric Aupol notamment sur le mouvement du drapé, les travaux du psychiatre Gaëtan de Clérambault.

Alors qu’Actualité du marché de l’art célèbre la photo avec les clichés énigmatiques de Jean-Pierre Lancry.

Puis à ne pas manquer, Le coin du bibliophile, toujours en quête de nouveautés.

Alors bonne lecture !
Artistiquement Vôtre
Georges Lévy

November is the month of photography in Paris. Creators at the forefront showing the constant evolution of a media in full transformation. From analogue photography to the borders of digital technology, photography is going beyond the outlines, pushes space away, appropriates the irrational through a speculative questioning. To read in Les Bons Plans de la Dépêche, Le Maroc contemporain presented at the IMA, constituting the biggest panorama ever dedicated to moroccan modern creation, in France. Du Côté des Artistes… is unveiling the universe of Zaza Noah as well as Jean Vindras’... Surprising !
Echos de Psyché is studying, through Eric Aupol’s realizations on the drape movement in particular, the works of psychiatrist Gaëtan de Clérambault. While Actualité du Marché de l’ Art is celebrating photography with enigmatic snapshots by Pierre-Jean Lancry. And not to be missed, Le coin du bibliophile, always in search of hot picks.
So enjoy your reading !
Artistically Yours
Georges Lévy

Les bons plans de la Dépêche

Paris fête le Maroc

Alors que le Louvre présente Le Maroc Médiéval, un empire de l’Afrique à l’Espagne. L’IMA expose Le Maroc contemporain. Quatre-vingt artistes, figures emblématiques du Royaume chérifien, illustrant la pluralité de cet héritage culturel à travers vidéos, arts plastiques, design, et architecture.

Une histoire qui fut, tour à tour, andalouse, africaine, arabe ou hébraïque… Autant d’oeuvres qui se parlent, résonnent d’une même voix, s’inspirent de l’actualité, de questionnements récurrents ou d’un passé qui fait date.

Des créateurs qui interpellent donc, par la force de leur interprétation, la beauté de leur regard. Des émotions et des cris qui réunissent plusieurs générations, depuis les pionniers de la peinture moderne marocaine jusqu’aux jeunes expérimentant les techniques les plus diverses.

Selon les concepteurs, s’étendant sur quelque 2.500 m², cette découverte se veut “Un voyage dans la mémoire (…) Un voyage sans frontière, car l’une des particularités du Maroc est de laisser ouverts les passages entre patrimoine et création, entre conformismes et contestations, entre Orient et Occident“.

Un cheminement qui en dit long…

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

Paris celebrates Morocco
While the Louvre presents Le Maroc Médiéval un empire de l’ Afrique à l’ Espagne, the IMA shows Le Maroc contemporain. Eighty artists, emblematic icons from the Chérifien Kingdom, illustrating the plurality of this cultural heritage through videos, plastic arts, design and architecture.

A la source du Romantisme…

Présentée au musée de La vie romantique – en plein coeur de la nouvelle Athènes, au centre de Paris – l’exposition La fabrique du Romantisme, Charles Nodier et les voyages pittoresques retrace l’épopée de ce courant illustre qui se démarqua du Classicisme en lui insufflant cette part de mystère et de fantastique, dont tous les arts se sont inspirés.

Une figure majeure Charles Nodier, essayiste et romancier, qui porte le renouveau artistique et littéraire des années 1820-1830, à travers la tenue de Salons et soirées qui deviennent le parcours initiatique des romantiques.

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

De ses recherches associées à celles du baron Taylor sort le célèbre manuscrit des Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France composé de quelque 25 volumes présentant les différentes provinces de l’Hexagone.

Monument éditorial du XIXème siècle, il nous dévoile dans un impressionnant corpus réunissant 100 oeuvres, recueils de volumes, dessins et aquarelles, cet engouement ressenti comme la prise d’une conscience patrimoniale… Découverte de paysages naturels grandioses comme les vestiges, jusqu’alors méconnus d’un passé moyenâgeux, troubadours ou archéologie qui eurent une influence sur les arts décoratifs, comme le théâtre et l’opéra.

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

 

Une évocation où le récit et l’illustration correspondent.

Car il s’agit bien d’explorer toutes les possibilités de l’Art afin d’exprimer ses états d’âme, de transcrire les sentiments. Enfin chercher l’évasion et le ravissement dans le rêve, l’exotisme et le passé.

Ils se prénommaient alors Stendhal, Delacroix, Alfred de Vigny ou Alexandre Dumas…

www.vie-romantique.fr

At the beginning of Romantism
Presented at the Musée de la vie romantique the art exhibition is recounting the epic of this famous movement that set itself apart from Classicism in giving it this part of mystery and which inspired every art. They were called Delacroix, Alfred de Vigny, Alexandre Dumas.

Chantal GUIONNET

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Du coté des artistes...

Quand Zaza Noah fait chanter les couleurs

Gamine, tête la première, elle plongea dans la peinture et n’en sortit plus !

Pour signer son premier contrat à 20 ans et devenir professionnelle à 22 ans…

Sillonnant le monde, s’étant installée aux Antilles, plus précisément à Saint-Barthélemy, elle s’est inspirée du paysage et de son rayonnement pour faire de ses toiles, un rayon de soleil. “Je peins ce que je vis avec toute l’exaltation des sens en émoi. J’aime le mouvement, la joie mais aussi le monde onirique qui m’interpelle, dont j’interprète les significations sous forme d’écriture automatique… Bref l’existence dans tout ce qu’elle nous apporte de bienfaiteur“. Autant d’instants furtifs qu’elle capte pour donner à ses créations une signification particulière, proche des préoccupations de l’humanité. Ainsi les portraits ont pour l’artiste, une force sans égal.

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014Comme si tout se jouait dans la profondeur d’un regard, se lisait sur la commissure des lèvres, le froncement d’un sourcil…

Après dix ans d’absence, elle signe son retour en France, non sans émotion… Attendant beaucoup d’un public dont elle sait attirer l’attention. Ayant le goût du partage et de la promiscuité, après avoir créé, la première Ecole d’art gratuite, pour les enfants, à Saint-Barthélemy en 2002, elle a pour ambition de fonder une Académie d’art qui leur sera destinée. Zaza Noah aime donc les rencontres… “Aimer les autres est, pour moi, la seule et véritable recette du bonheur“. Une alchimie qui rend sa peinture forte et lumineuse à la fois.

www.zazanoah.com

When Zaza Noah makes colors sing As a child, she plunged into painting and has stayed absorbed in it ! To sign her first contract at 20 years old and to become a professional at 22.
For her, painting is a message of happiness dedicated to the world.

 

 

Entre sculpture et peinture : l’harmonie lumineuse de Jean Vindras

Du pinceau à la sculpture, il n’y a qu’un pas que Jean Vindras a allégrement franchi.

Autodidacte, inspiré par Picasso, Giacometti, Henry Moore ou les Arts premiers, Jean Vindras a d’abord travaillé le bois, puis le béton avant d’être séduit par le métal qui lui donne la liberté essentielle à son acte créateur. Depuis lors, attribuant à ses vitraux baignés de lumière, une fonction primordiale dans le champ sociétal… Il ne cesse d’innover, alliant à la fois le plaisir de plaire à un large public, tout en le sensibilisant à l’essence de l’Art, dans toute sa grandeur.

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

Installé à Saint-Pierre-des-Corps en Indre-et-Loire, oeuvrant sur des grands formats, le sculpteur a proposé aux villes environnantes mais aussi plus éloignées d’exposer pour une période déterminée pouvant aller, jusqu’à six mois. “Mon objectif étant de rendre l’Art accessible au plus grand nombre. De le rendre présent au sein d’ensembles, par trop conformistes, dont la rigueur architecturale ne laisse peu ou prou de place aux états d’âme et à la sensibilité“ souligne l’artiste.

Il y a donc, dans les travaux de Jean Vindras, une volonté de partage avec le spectateur. Donnant ainsi une fonction à l’objet, apprivoisant l’espace en un axe convivial et chaleureux, permettant l’échange et le dialogue. Ainsi la courbe du Dôme rendue évidente par l’agilité du plexiglas, le jeu de tons des vitraux que le compose, confèrent à cette création, une signification particulière : un lieu de bien-être où chaque individu se retrouve, s’imprégnant de l’environnement qui l’entoure.

A mi-chemin entre peinture et sculpture, de Bordeaux à Toulouse, sillonnant l’Hexagone, Jean Vindras expose un art, haut en couleur, qui n’a pas fini de nous surprendre.

www.jeanvindras.net

Between Painting and Sculpture : the shiny harmony of Jean Vindras
From painting to sculpture, there is only one step that Jean Vindras easily took.
A self-taught artist, inspired by Picasso, Giacometti, Henry Moore or by primitive arts, the artist became seduced by metal and colors. An art that he makes available for everybody.

Chantal GUIONNET

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Echo de Psyché

Quand Éric Aupol part sur les traces de Gaëtan Clérambault

On connaît peu la carrière de cet éminent psychiatre, qui fut le directeur de thèse de Jacques Lacan, enseignant à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, à qui le maréchal Lyautey demanda de construire un service psychiatrique moderne au Maroc, dans le quartier du Maristane Sidi Frej à Fès.

Photographe, Éric Aupol s’est toujours intéressé à l’univers de l’enfermement que cela soit en milieu psychiatrique ou carcéral. Des mystères de l’aliénation qui s’identifient au mouvement de drapés que le psychiatre a étudié notamment à travers son ouvrage Passion érotique des étoffes chez la femme.

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

L’exposition Démultiplier : sur les pas de Clérambault à la galerie Polaris dépeint l’atmosphère singulière, froide et glaciale d’un corps pris au piège d’une folie tortueuse qui le malmène et l’ensevelit.

Patients figés par l’angoisse, en attente d’une consultation devenue, pour eux, un véritable verdict sans appel. Tissus noués sur une table, comme l’ombre d’un mouvement illustrant l’image d’un malaise délirant, exorcisant des sentiments refoulés. Rigueur architecturale d’un bâtiment qui ne laisse filtrer qu’une faible lumière… Telles sont les photographies révélatrices d’un travail qui, entre songe et réalité, laisse le spectateur dans l’expectative.

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014Le drapé mis en scène tient lieu d’interrogation métaphysique sur le trouble manifesté par notre siècle en plein désarroi à la conquête de l’espérance.

Sa valeur esthétique lui confère une douceur apaisante qui soulage sans pour autant guérir.

Une oeuvre qui se veut aussi un regard sur le quartier du Maristane près du mausolée Moulay Idriss dans l’ancienne médina de Fès et de son hôpital psychiatrique devenu le modèle pour des générations futures.

Éric Apiol
Démultiplier : sur les pas de Clérambault
jusqu’au 20 décembre 2014

www.galeriepolaris.com

When Eric Aupol is on the tracks of Gaëtan de Clérambault
A clever look on the steps of the psychiatrist Gaëtan de Clérambault through Eric Aupol’s works.

Chantal GUIONNET

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Actualité du marché de l’Art

La symphonie numérique de Pierre-Jean Lancry

Haut fonctionnaire, universitaire et essayiste, passionné de cinéma, Pierre-Jean Lancry est en photographie, un parfait autodidacte. Travaillant exclusivement en numérique, explorant les sphères expérimentales, il oeuvre sur le temps, et ses potentialités. Influencé par André Kertesz et son rapport à l’objet dans un jeu de lumière significatif dans Les distorsions : reflet de nus dans un miroir déformant, aussi bien que par les autoportraits fantasmagoriques de Katarina Belkina ou les fameuses suites de nombres de Roman Opalka… Pierre-Jean Lancry observe dans le numérique toute une interface que l’on peut multiplier à l’infini. En pleine expansion, il rejette les limites, mettant l’art à la portée de celui qui a envie de s’exprimer…

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

“Les variations sont infiniment plus riches avec cette technique. On peut tout modifier, détruire transformer puis construire. Nous travaillons ainsi dans l’instantané. Ce qui est impossible avec l’argentique qui reste le fondement même de toute l’histoire de la photographie. Mais par leurs singularités, ces deux procédés sont étroitement complémentaires. Et d’ajouter, Néanmoins le  numérique reste une méthode qui demande précision et discernement dans la réalisation. Car le danger imminent est de se perdre et d’être confronté à l’improbable“.

C’est par ce biais que le photographe capturant un moment, saisit le temps ou le libère. C’est bien ce mode d’évasion que cherche l’artiste. Une traduction de la vie qui font de ses oeuvres, de véritables ouvrages à ciel ouvert.

The digital symphony of Pierre-Jean Lancry
Part of Le mois de la photographie in Paris, Pierre-Jean Lancry explains his passion for digital technology and all its possibilities.

Chantal GUIONNET

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Le coin du bibliophile

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014Le dispositif photographique chez Maupassant, Zola et Céard Chambres noires du naturalisme

Andreas Schincariol
Si aujourd’hui, à l’ère du numérique, la photo est un produit banal, dans la seconde moitié du XIXème siècle, elle apparaît comme un objet nouveau, symbole et instrument de la modernité conquérante.
Editions L’Harmattan
19 Euros

If today photography is commonplace, in the XIXth century it appeared as a new thing, symbol of modernity.

 

 

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

Blanche Neige et les 7 nains

La création du chef-d’oeuvre de Walt Disney
Karl Dérisson
L’Harmattan
28.50 euros

The creation of Walt Disney’s masterpiece

 

 

 

 

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°6 du 15 au 30 novembre 2014

Les monstres qui parlent

Valérie Etter, Barbara Stentz
Quel est la place des monstres dans les arts ? Quels sont les enjeux de sa mise en scène ? Ce livre explore les multiples visages de cette figure convoquant des disciplines diverses.
L’Harmattan
22 Euros

This book looks at the place of monsters in arts through different accounts in all topics.

 

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La Dépêche de la Gazette Des Arts N°5 du 1er au 15 novembre 2014