La Dépêche de la Gazette Des Arts N°24 du 22 août 2015


Les vacances sont des moments propices à l’évasion, au recul, à la méditation… Alors avant la rentrée, Les bons plans de la Dépêche nous plonge dans la réflexion avec le regard porté par Georges Pompidou sur l’art contemporain. Puis Du côté des artistes nous invite à explorer ce mouvement littéraire, social et esthétique qu’est le Dandysme. Echos de Psyché nous fait redécouvrir la peinture symbolique de Giorgio de Chirico. Alors qu’ Actualité du marché de l’art dresse le portrait type du collectionneur. Et toujours de fabuleux ouvrages dans Le coin du bibliophile.

A très vite pour de nouvelles aventures
Artistiquement vôtre
Georges Lévy

Holidays are moments dedicated to escape, to stand back and to meditate… So before the autumn Les bons plans de la dépêche makes us think about with Georges Pompidou’s look upon contemporary art. Then Du côté des artistes invites us to explore this literary movement, social and aesthetic that is Dandyism. Echos de Psyché makes us rediscover Giorgio de Chirico’s symbolic painting. While Actualité du marché de l’Art displays the pattern of a collector. And still some great books in Le coin du bibliophile.
See you soon for new adventures
Artistically yours
Georges LEVY

Les bons plans de la Dépêche

Regard de Georges Pompidou sur l’art contemporain

Les audaces de l’art contemporain n’effrayaient pas le président Pompidou, puisqu’elles étaient l’expression des recherches, des doutes, des joies ou des passions de notre monde !

Symbole de force et de vitalité, il décelait dans l’art moderne le moyen de devancer les problématiques de notre temps.

Résolument tourné vers l’avenir, l’homme était fasciné par «cette recherche crispée et fascinante du nouveau et de l’inconnu.»

«Art contemporain, art par essence contradictoire : strict comme les mathématiques ou violemment lyrique, sincère jusqu’à l’impudeur ou insolent dans l’imposture, explosion de couleur et de joie ou négation de tout, y compris de lui-même, il est toujours à l’affût du lendemain. N’est-ce pas l’image de notre monde ?».

L’homme de culture qu’il fut se sentait donc responsable de tout ce qui pouvait favoriser la vie artistique. Les affaires culturelles, pour lui, comptaient parmi les plus importantes, puisqu’elles expriment l’âme d’un pays et qu’elles en façonnent le visage...

Pour Georges Pompidou, le rôle de l’Etat n’est pas de juger, de décider, mais d’aider ce fleuron, fierté de la nation ! «Que l’Etat donne les moyens et qu’il laisse agir le génie de son temps et de son peuple.»

Puissions-nous continuer à perpétuer son héritage, pour donner à l’art - en son entier - ses raisons d’être et sa liberté !

Georges Pompidou’s look upon contemporary art
Daring innovations of contemporary art did not scare president Pompidou, as they were the expression of research, doubts, joys or even passions of our world !

Chantal GUIONNET-FUSCO

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Du coté des artistes...

Dandysme... une mode éternelle

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°24 du 22 août 2015

Mouvement littéraire, social et esthétique qui marque son temps… Nous sommes en droit de nous poser la question… Mais que peut motiver le dandy ? « Ce n’est pas un habit qui marche tout seul ! au contraire ! » Pour Barbey d’Aurevilly, « Ce qui fait le dandy, c’est l’indépendance ! ».

Il oscille sans cesse entre caricature et revendication. Dans « Le peintre de la vie moderne » Baudelaire donnera même à la notion aurevilienne un aspect intemporel et universel, le désignant comme le « dernier éclat d’héroïsme dans les décadences ». Héritier d’un don céleste que n’apporte ni l’argent ni le travail, le dandy existe par « le besoin ardent de se faire une originalité ».

Barrès, Lorrain, Proust, Cocteau, ou Gainsbourg y succomberont à leur manière. Cette attitude étant devenue à l’instar d’Oscar Wilde, « Une oeuvre d’art » à part entière.

Rébellion perpétuelle, refus du grégarisme, éloge de l’individu, insoumission permanente demeurent donc les caractéristiques fondamentales d’un état d’esprit... une vogue toujours actuelle comme une singularité qui reste la seule échappatoire à la standardisation de la société.

Dandyism : an eternal fashion
A literary movement, social and aesthetic that marks its time… We can allow ourselves to ask the question… But what does motivate the dandy ?

 

Chantal GUIONNET-FUSCO

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Echo de Psyché

De Chirico ou l’artiste du démiurge...

Son parcours complet fait de cet artiste hors-norme et complexe ; l’inventeur de la peinture métaphysique...

Placée sous le signe de la révélation, elle devait influencer le Surréalisme. André Breton verra, en lui, l’artiste de la mythologie moderne... Son oeuvre fascinera Guillaume Apollinaire qui l’entraînera dans le sillage de ses connaissances telles Picabia, Max Jacob, Max Ernst, Magritte ou Picasso.

Découvrant de nouvelles sensations... Inaugurant un univers intemporel, l’onirisme, la dimension prophétique, les subtiles incongruités, les décalages en série n’auront de cesse dans son travail.

L’oeuvre de Chirico est une métaphysique mutante, toujours opérante qui ignore les frontières, dénigre les limites.

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°24 du 22 août 2015

C’est un cri dans la lumière qui désarme l’ennemi, le terrasse. D’un trait de plume, il renvoie la réalité au reflet de son miroir, sous sa véritable apparence, froide, livide, morbide et solitaire.

Un jeu fantastique où se nourrit le rêve, où s’alimente le cauchemar.

Le monde chiriquien est évanescent, toujours en devenir... Vers un ailleurs que nul ne peut connaître !

De Chirico or the demiurge’s artist
His whole route makes this complex and exceptional artist ; the creator of metaphysical paintings…

Chantal GUIONNET-FUSCO

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Actualité du marché de l’Art

Collectionneur, une pathologie qui a du bon

Qui peut dire ne jamais avoir réalisé une collection, étant enfant ou ne pas collectionner, aujourd’hui, tel ou tel objet... Une passion saine qu’on assouvit jamais. «Je suis fasciné par ces objets qui ont une âme. J’aime retrouver à travers eux les parfums d’hier, l’histoire d’un métier, d’un matériel, d’un objet crée pour le plaisir des yeux, pour la mode du moment, pour être utile ou pour plaire.» Tel pourrait être le témoignage d’un collectionneur type...

Véritable chasse aux trésors, appétit insatiable d’acquisitions... Le collectionneur peut difficilement expliquer ce besoin fondamental, comparable à la faim, qui ne peut jamais être gommé ! Vivant intensément cette passion dévorante, le véritable collectionneur se voit alors en proie, tantôt à des phases d’euphorie et d’allégresse, tantôt à des phases de tension, de détresse, de doute, de culpabilité, aussi.

Un lien qui trouve ses racines dans l’enfance.

Chaque collectionneur a sa propre histoire, son propre rapport avec l’objet... Mais de toute évidence, selon les propos du psychanalyste W. Muensterberger, « Les collectionneurs ont tous le sentiment d’être à part, de ne pas avoir reçu assez d’amour et d’attention durant leur enfance. A travers leurs objets, ils se sentent rassurés, enrichis et dignes d’intérêt. Les objets deviennent ainsi la garantie suprême contre le désespoir et la solitude. Le collectionneur comme le croyant, attribue un pouvoir et une valeur aux objets parce que leur présence et leur possession ont une fonction réparatrice, palliative, protectrice face à l’anxiété et l’incertitude » .

Une obsession qui fut décrite, en son temps, par Balzac dans Le cousin Pons... L’écrivain en fut d’ailleurs victime... Lui qui fut peu aimé par sa mère, et frustré, eut ainsi besoin d’être reconnu.

Une sensibilité qui affectait alors Catherine II... Son goût des collections de tableaux ressortait, seul, de sa volonté de puissance.

Un engouement qui semble donc remonter à la nuit des temps ! Au Moyen-Äge, les amateurs de reliques pensaient même qu’elles créaient des relations avec le Saint...

Alors le «collectionnisme» n’est ni un comportement pathologique, ni une maladie. D’après de nombreux spécialistes, l’on peut même dire que c’est un traitement en soi ! La preuve en est que bien des collectionneurs sont déprimés lorsqu’ils ont terminé une collection. Mais il leur suffit d’en commencer une nouvelle, et la dépression disparaît...

Une dépendance, qui n’a, donc, rien de pervers et qui semble même plutôt sympathique.

Collector : a pathology that has good points
Who is able to say never having started a collection, as a child or not collecting today such or such object… A sound passion that is never satisfied.

Chantal GUIONNET

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Le coin du bibliophile

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°24 du 22 août 2015Mythologie comparée des stars

Comment les fans inventent leurs idôles
Antony Galluzzo
Editions L’Harmatttan
296 pages
31 euros

 

 

 

 

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°24 du 22 août 2015La danse à l’écoute des nouvelles technologies

Des prothèses numériques aux corps synesthètes
Julie Talland Terradillos
Editions L’Harmattan
296 pages
29,45 euros

 

 

 

 

La Dépêche de la Gazette Des Arts N°24 du 22 août 2015Penser en images

La force de la peinture
Henriette Bessis
Editions L’Harmattan
182 pages
19 euros

 

 

 

 

 

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