La Dépêche de la Gazette Des Arts N°22 du 8 août 2015
Partons, dans Les bons plans de la Dépêche, sur les traces de Patrice Chéreau, et l’exposition qui lui est consacrée à Avignon. Suit un gros plan sur cet artiste méconnu et pourtant si talentueux qu’était Jean-Pierre Pincemin, à voir Du côté des artistes. Echos de Psyché se penchera sur la lune, satellite qui inspira nombre de créateurs. Ironisons sur la crise et bien au-delà sur le marché de l’Art, au temps des philosophes… A méditer dans Actualité du marché de l’art. Enfin quelques ouvrages d’inspiration, à lire dans Le coin du bibliophile.
Toujours plus nombreux, nous vous remercions de votre fidélité.
Au plaisir !
Georges LEVY
Let us go, in Les bons plans de la Dépêche, on the footsteps of Patrice Chéreau, and the exhibition dedicated to him in Avignon. Following is a focus on this artist unrecognized and yet so talented, Jean-Pierre Pincemin, to see Du côté des artistes. Echos de Psyché will look into the moon, satellite that inspired so many creators. Let us be ironic on the crisis and far beyond on the Art market, in the times of philosophers. To meditate in Actualité du marché de l’Art ! Finally a few books of inspiration, to read in Le coin du bibliophile…
More and more numerous, we thank you for your fidelity.
See you again !
Georges LEVY
Les bons plans de la Dépêche
Patrice Chéreau : un musée imaginaire
Conçue à partir de documents inédits de l’IMEC (Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine) où des 1985, Patrice Chéreau a choisi de déposer l’ensemble de ses activités personnelles et professionnelles, l’exposition développe trois thématiques associées à l’oeuvre polymorphes de l’artiste : le théâtre, le cinéma, l’opéra.
Chaque salle est un condensé de ses obsessions, de ses passions, où ses trois domaines de prédilection sont associés à des archives ou à des oeuvres d’art très librement choisis par la Collection Lambert. Notons Cy Twombly, Géricault, Nan Goldin, Francis Bacon, Antonin Artaud, Anselm Kiefer… en s’inspirant des écrits de l’homme de théâtre. A voir, jusqu’au 11 octobre.
Patrice Chéreau : an imaginary museum
Based on new documents from IMEC (Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine) where, as early as 1985, Patrice Chéreau chose to deposit all his personal and professional activities, the exhibition develops three themes related to the polymorphous work of the artist : drama, cinema, opera.
Chantal GUIONNET-FUSCO
Du coté des artistes...
Jean-Pierre Pincemin : infatigable voyageur
Discret, son oeuvre reste après sa mort toujours dans l’ombre et pourtant elle révèle une singulière inspiration que l’on a toujours plaisir à contempler. L’artiste n’était pas un plasticien ordinaire. Il traquait le moindre indice qui donnait à sa toile le caractère inexprimable, qu’on lui connait aujourd’hui. Globalement, son oeuvre témoigne d’une fièvre créatrice que rien ne pouvait arrêter. L’artiste savait faire dialoguer les matériaux, les faire s’entrelacer jusqu’à ce que le corps prenne forme et devienne la réalité visuelle que nous observons.
Mais que percevons-nous exactement ? Quel est le ressenti de l’image, son emprise sur l’autre ? Des interrogations constantes qui motivent et sacralisèrent son parcours artistique.
Entre ces 2 modes que sont le ralenti puis l’accélération, le peintre se trouve confronté à la définition de l’instant, à son interprétation. Dans ce constat psychologique, interviennent les notions de flou de couleur qui étirent le temps, une distance nécessaire à la réflexion, au compromis, à l’exégèse.
Pincemin, dans l’exacte perfection de l’assemblage, de la variation des tons, de la consonance de cette architecture naissante, est le peintre de la mesure. Une cadence qu’il a toujours maîtrisée.
Jean-Pierre Pincemin : tireless traveller
Discreet, after his death his work still stays in the shadow and yet it shows a singular inspiration always pleasurable to contemplate.
Chantal GUIONNET-FUSCO
Echo de Psyché
La lune est là, pour nous enivrer !
Plus de quatre siècles après les expériences de Galilée qui pointa – pour la première fois – son télescope sur l’astre d’argent… la lune nous fascine et inspire l’univers des arts en son entier. Nous plongeant dans une interrogation métaphysique, tourmentant les artistes, jetant une part d’ombre et de mystère sur des toiles encore vierges.
Nombre de travaux reflètent l’importance et l’influence de cet astre sur l’imaginaire au quotidien, comme autant de métamorphoses qu’elle opère sur notre psyché.
Le Moyen-Age la dépeint de façon surprenante. Comique ou triste, elle est partout présente, éclairant la nuit de son oeil capricieux, observant nos attitudes, jouant avec nos comportements.
Au fil de leurs destinées, des peintres comme Stephan Lochner et Albrecht Dürer firent de la lune l’élément vital et inconditionnel de leurs peintures. Embrumée ou claire, elle demeure cette pièce maîtresse de notre devenir, véhiculant cette force mythique qui nous guide et nous élève.
Harmonie des couleurs, perfection des formes illustrent la lune de manière éclatante et vive. Puis la lune prend son envol spectaculaire, au XXème siècle, sa horde de combats et ses guerres meurtrières. Elle devient alors cette lueur apaisante qui berce nos nuits. Cette ultime confidente, à l’oreille attentive, vers laquelle nous nous tournons la main tendue, pour exprimer nos joies et nos rancoeurs. Max Ernst verra en elle, cette indicible lumière qu’il projettera sur ses toiles.
Elément immuable, ce satellite passionne et déchaîne bien des sentiments donc que l’art n’a pas fini de décrire.
Un clin d’oeil à cet astre si prégnant dans notre vie, aussi influent que le soleil qui ne l’attend pas toujours.
The moon is there, to make us dream !
More than four centuries after the experiences of Galileo who focused –for the first time- his telescope on the silvery star… the moon fascinates us and imagines the arts’ universe as a whole.
Chantal GUIONNET-FUSCO
Actualité du marché de l’Art
Des leçons antiques
Secoué par la crise financière et sa litanie de sombres nouvelles, le monde n’en finit pas de trembler…
Regard sur ce que pensaient les philosophes sur la place assignée au marché. Vastes plans de soutien à des secteurs vacillants, restructurations, compressions d’effectifs, fermetures de galeries légendaires, déclarations de faillites, la liste est longue pour cette économie malade de son système.
Une Oikonomia victime de ses maux, corrompue par le règne de l’argent-roi. Une situation dénoncée alors par les penseurs de la cité grecque… Athènes.
Socrate enseignant sur l’Agora, accusa bien vite le pouvoir omniprésent de ce capital, limitant sa puissance aux seuls bienfaits d’une société prospère.
Créon dans Antigone n’affirmait-il pas que “c’est l’argent qui détruit les Etats“ que “c’est lui qui chasse les citoyens de leur maison“…
De belles leçons pour nos sociétés aveuglées par un marché aux rouages grippés, dont la culture demeure le parent pauvre.
Sagesse qui deviendra peut-être un jour réalité, ou surviendra la prise de conscience de certains phénomènes, avant qu’il ne soit trop tard.
Antique lessons
Shaken by the financial crisis and its litany of dreadful news, the trembling of the world is endless… A look on what philosophers were thinking about the place dedicated to art market.
Chantal GUIONNET
Le coin du bibliophile
La mode à la cour de Marie-Antoinette
Juliette Trey
Coédition Gallimard/Château de Versailles
Hokusai
Manga
Présentation de Dominique Ruspoli
Editions Gallimard
La Beauté
Dominique Paquet
Editions Gallimard
