La Dépêche de la Gazette Des Arts N°31 du 15 mars 2016
Comme nous le constatons, de belles manifestations se profilent en cette année 2016...
Alors que le thème du portrait est à l’honneur, le Lam de Lille pose un regard émouvant sur l’oeuvre d’Amadeo Modigliani, en lui consacrant une exposition remarquable. A lire dans Les bons plans de la Dépêche. Continuons avec notre coup de coeur pour Lela, une artiste à la palette faite de symboles et d’énigmes... A explorer Du côté des artistes. Alors même qu’ Echos de Psyché s’interroge sur les liens préexistants entre plaisir charnel et art culinaire, à l’occasion de la sortie du livre Les délices coquins de Mary S. paru chez Orphie. Enfin, faisons un grop plan sur la 6ème Biennale de Marrakech qui, jusqu’en mai, met l’art à l’honneur dans toute sa dimension autant picturale que spirituelle. Un parcours digne d’intérêt ! A saisir dans Actualité du marché de l’art. Et pour s’instruire ou se divertir, Le coin du bibliophile pour un moment délicieux à partager.
Alors bonne lecture !
Artistiquement Vôtre
Georges LEVY
Les bons plans de la Dépêche
L’oeil intérieur d’Amadeo Modigliani
Jusqu’en juin prochain, en partenariat avec la Réunion des musées nationaux, le Lam de Lille-Villeneuve d’Ascq met Amadeo Modigliani à l’honneur. A travers un parcours de plus de 100 pièces, peintures et dessins, c’est l’oeuvre de l’artiste inspiré aussi bien par Toulouse-Lautrec, Cézanne, les Cubistes ou la Période bleue de Picasso qui est mise en scène à travers ses nombreux portraits connus de Montmartre ou Montparnasse qui se nomment Cocteau, Max Jacob, Soutine, Juan Gris, Blaise Cendrars ou d’anonymes rencontrés, çà et là, habitués de ces lieux mythiques. Une palette jamais retouchée... Pour des modèles qui avaient, lors des poses, l’impression d’avoir l’âme mise à nu. Car c’est par cette approche que réside tout le mystère de cet auteur, prématurément disparu en 1920... dont le premier vernissage n’eut lieu qu’en 1917, pour une exposition aussitôt fermée pour indécence. Triste ironie du sort, lorsque l’on sait - qu’en novembre 2015 - le Nu couché, oeuvre majeure du créateur atteint un record mondial en étant adjugée pour 170,4 millions de $, chez Christie’s New-York.
A l’origine d’une des plus belles collections publiques françaises, réunies par Roger Dutilleul et Jean Masurel, alors passionnés par cet art qui fit les heures de gloire du XXème siècle et dont Modigliani demeure le virtuose incontesté... L’exposition s’interroge sur la rencontre et le dialogue de l’artiste avec la sculpture antique et extraoccidentale, ainsi que sur sa pratique du portrait subtil.
Une confrontation est alors proposée avec d’autres acteurs symboliques de la scène artistique tels Picasso, Kisling, Derain...
Dans une scénographie savamment étudiée, le visiteur se trouve ainsi plongé au coeur d’un univers qui force l’admiration et dont on est loin de connaître, aujourd’hui, tous les contours.
Chantal GUIONNET-FUSCO
Du coté des artistes...
Le voyage intérieur de Lela
Une palette évocatrice, fusion entre figuration et abstraction ; le travail de Lela est une somme de coups de coeur... Un fait social, le regard de Pouchkine, la patience d’un pêcheur attendant que le poisson morde enfin à l’hameçon... Lela explore les profondeurs de l’âme au travers d’une forme, d’un trait, de la position courbée d’une ombre. Un fragment accentué par un jet de couleurs vives - dans une technique mixte, oscillant entre le turquoise, les tons or violets ou roses - que sa touche rend soudainement palpable. Comme par enchantement, le personnage surgit, dévoilant son image que le spectateur peut décliner à l’infini. Car l’abstraction est pour Lela, cette liberté inconditionnelle qui nous fait aller plus loin sur les chemins de l’indicible, de l’invisible qui forcent notre entendement à réagir devant tant d’ardeur exprimée.
Il s’agit bien chez l’artiste d’un passage à l’acte, d’une motivation qui guide son oeuvre, la place au centre d’une scène théâtrale improvisée. Laissant le libre choix d’une lecture dont seul notre ange-gardien connait le mystère.
Chantal GUIONNET-FUSCO
Echo de Psyché
Quand l’art culinaire côtoie l’exaltation poétique
Mary S. de son nom Marie-Antoinette Séjean, nutritionniste, psychosomaticienne, auteur de nombreux ouvrages à succès, met dans Les délices coquins la touche symbolique à ce rapprochement entre plaisir sensuel et recette suggestive. Une invitation au plaisir des sens qui nous fait découvrir tout un environnement empreint de chaleur et d’illustration littéraire, nous emmenant sur les dédales d’un champ qu’elle compte explorer à l’infini. Un voyage haut en couleur nous charmant par ses attraits, la vérité de son message.
Le désir est au centre de l’ouvrage, sur les pas de L’Art d’aimer d’Ovide. Une initiation à l’art de l’amour, surtout de la séduction. Car ce recueil nous envoûte, nous transporte vers une sphère nébuleuse, où le rêve est source de vie et de beauté. Engouement, joie et bonne humeur riment avec le rire et l’humour.
Entreprendre sa lecture, c’est passer un moment agréable, teinté de fantaisie pour, un instant, nous faire vivre un monde enchanteur qui nous fait échapper à la morosité ambiante. A consommer sans modération.
Chantal GUIONNET-FUSCO
Actualité du marché de l’Art
Le soleil brille sur Marrakech !
La 6ème Biennale de Marrakech vient d’ouvrir ses portes...
Pour un rendez-vous des arts et de la culture qui bat son plein, jusqu’au 8 mai prochain...
Investissant la ville, ses espaces et ses somptueux palais Baya, Badia, Koutoubia... Orientée vers l’international, elle se veut, comme le précise le ministre de la Culture, Amine Sbihi «Un pôle artistique offrant aux différentes disciplines, une place de choix dans cette métropole aux édifices chargés d’histoire où la culture a toujours prédominé.»
Jack Lang qui a participé à son inauguration précisa que cette édition se voulait «brillante, inventive, pas comme les autres, constituée de multiples facettes toutes aussi ingénieuses...»
De nombreux artistes exposent sculptures, peintures, Street Art, ou réalisent des performances.
Le temps d’un rêve, Marrakech est en fête.
Pour faire dire à de nombreux créateurs, qu’ici on se sent comme chez soi...
Alors que la Biennale vive encore de longues années, pleines de joie et d’émulation créatrice !
Chantal GUIONNET-FUSCO
Le coin du bibliophile
Les délices coquins
Recettes d’amour érotiques et métaphoriques
Mary S.
Editions Orphie
12.50 Euros
Les deux chemins de la philosophie
André Glucksmann
Editions Plon
30 Euros
Kandinsky, philosophie de l’art abstrait
Philippe Sers
Editions Hazan
19.50 Euros
Bosch, le jardin des délices
Reindert L.Falkenburg
Editions Hazan
74 Euros
Gauguin et l’Ecole de Pont-Aven
André Cariou
Editions Hazan
59 Euros
1933-1953, L’Art en péril
Cent oeuvres dans la tourmente
Stéphane Guégan
Editions Hazan
39 Euros
